Un cri dans la nuit... [PV Kojiro]

Tout s'était passé tellement vite... Le collège s'était finalement endormi, chaque pensionnaire avait regagné sa chambre et les surveillants avaient terminé leur ronde pour s'assurer que les lumières des dortoirs étaient bien éteintes. Ils avaient regagné leurs quartiers eux aussi, et s'apprêtaient à se coucher. Tout était paisible.. Et puis il y eut ce cri dans la nuit... Un cri strident, poussée par une jeune fille surprise au milieu de ses rêves, qui avait déchiré toute cette quéitude.

Daï fut tiré du lit lui aussi, par le bruit assourdissant des pas qui courent dans les escaliers de métal des sorties de secours, et qui se trouvent juste à côté de son appartement situé au dernier étage de l'aile sud. Le temps de sortir du lit, de se précipiter à la fenêtre pour voir d'où vient tout le raffut. Il eut juste le temps de voir une camionnette démarrer en trombes, et s'engager dans l'allée qui mène au portail, une camionnette de couleur foncée flanquée d'un "R" rouge sur ses flancs.

L'instant d'après, monsieur Triker, le concierge, frappe à sa porte en pantoufles et pyjama, complètement essoufflé.

"Triker ? Que faites-vous ici ? Qu'est-ce qu'il se pas..."

Il n'eut même pas le temps de finir sa phrase que le concierge parvint à articuler entre deux souffles rauques.

"Monsieur le directeur... C'est horrible... Il y a eu un vol dans... la chambre de deux de nos étudiantes... Quelqu'un s'est introduit dans le... collège et... a volé leurs pokémons ! Trois pour être... précis..."

La police avait interrogé tout le monde, y compris les élèves, mais l'enquête piétinait. L'affaire faisait grand bruit, relayée par la presse locale. Depuis que Pokorëlle s'était ouverte au monde extérieur, les incivilités de ce genre se multipliaient. Des plaintes pour des tentatives de vol de ce genre, n'avaient cessé d'augmenter, mais jusque là elles avaient échoué. Les noms de différentes organisations mafieuses étaient de plus en plus souvent évoqués, mais aucune implication directe n'avait pu être authentifiée jusqu'à cette dernière agression.

Pour la première fois, La Team Rocket avait été formellement reconnue. Daï avait fait doubler les surveillants et instaurer un couvre-feu pour les élèves et le personnel. Passé vingt-deux heures, tout était bouclé, et seuls les surveillants pouvaient circuler librement dans l'école, et toujours en duo.

Quelques jours plus tard, un certain Kiojiro Hanagawa avait demandé un rendez-vous avec le directeur, disant qu'il avait peut-être une piste... Daï l'avait invité à contacter la police chargée de l'enquête mais l'homme avait insisté pour le rencontrer. Le directeur avait finalement accepté.

Au détour d'une conversation entre deux inconnus, Kojiro avait entendu quelques brides de leurs paroles, apprenant ainsi qu'une camionnette disposant d'un R rouge avait aperçue à l'Institut quittant celui-ci en trombe après le vol de plusieurs Pokemon. Avec la description du logo, il n'en fallait pas plus au jeune inspecteur pour déduire que la Team Rocket était impliquée. Kojiro avait alors prit contact avec le directeur de l'établissement, prétextant avoir une piste sur cet enlèvement, et cela avait alors conclu par une rencontre entre les deux hommes à l'Institut.

Comme convenu, Kojiro se présenta donc le lendemain devant l'Institut. Il tenait ici la possibilité d'obtenir des indices sur les plans de Giovanni et sa Team, ce qui n'était pas rien, car pour le moment, son enquête n'était pas très avancée et il n'avais actuellement aucune idée de la présence de l'organisation mafieuse dans cette région. Il espérait alors en apprendre plus auprès du directeur de l'établissement et pouvoir peut être obtenir une bonne piste sur leurs intentions criminelles, le jeune homme n'étant encore que très peu avancé dans son enquête. Mais bon, en étant infiltré dans une région inconnue sans contact avec la police locale, ce type d'enquête n'était pas des plus évidente à mener.

Arpentant alors les couloirs de l'Institut, il croisa plusieurs élèves avant d'avancer devant le bureau du directeur et toqua à la porte ouverte de celui-ci pour annoncer sa présence. Voyant alors l'homme installer à son bureau, il s'adressa à celui-ci avec la certitude qu'il s'agissait bien du directeur de l'établissement. Après tout, qui d'autre pourrait être présentement assis à son bureau en train de travailler, et avec la porte grande ouverte ?

Bonjour Monsieur Lockwood, je suis Kojiro Hanagawa. Merci d'avoir bien voulu me recevoir.

Kojiro attendit alors que l'homme lui autorise d'entrer dans son bureau. Celui-ci lui inspirait confiance, et si cette impression se concrétisait au fil de leur entrevue, il pourrait bien le mettre au courant de sa réelle présence dans la région de Pokorelle. Mais cela allait devoir être évalué et ne se fera que lorsqu'il sera certain de la bienveillance de l'homme pour ne pas griller sa couverture.

Il avait déjà tant de choses à régler depuis l'incident qu'une interview, ou une énième séance d'audition lui pesait rien que d'y penser. D'ailleurs, l'homme à qui il avait donné rendez-vous ne lui avait même pas dit ce qu'il voulait à part son "J'ai une piste qui peut vous intéresser". Devant son insistance, Diamond avait fini par céder, mais il le regrettai déjà. Le directeur était occupé à régler des détails sur l'embauche de nouveaux professeurs pour l'institut, quand une voix d'homme lui fit relever la tête de ses dossiers.

"Ah ! Monsieur Hanagawa, bonjour. Je vous attendais justement. Entrez je vous en prie."

Il désigna la montagne de paperasses accumulée sur son bureau d'un sourire gêné et attrapa une pile de dossiers qu'il rangea aussitôt dans l'n de ses tiroirs, dégageant pour le coup une petit place au cas où son interlocuteur aurait des documents à lui montrer.

"Excusez le désordre. A quelques jours des vacances scolaires, j'ai une tonne de dossiers à valider, et ma chère secrétaire est absente depuis plusieurs semaines... Du coup je m'éparpille un peu."

Il détailla un peu plus le jeune homme qui venait d'entrer dans son bureau, mais il ne l'avait jamais vu. Diamanta n'était pas si étendue que ça, et par son métier Daï connaissait beaucoup de monde. Peut-être quelqu'un de Lazulli ? Il posa ses coudes sur on bureau, et son menton sur ses doigts entrelacés en fixant le jeune blond, impatient de savoir ce qu'il pouvait bien avoir à lui communiquer.

"Au téléphone, vous aviez l'air de penser que vous êtes en possession d'informations sur le vol, alors je vous écoute ! Je me demande juste pourquoi vous ne vouliez pas les communiquer aux enquêteurs... Je ne suis que celui qui a déposé plainte au nom des mineures qui se sont faites voler leur pokémon. Et j'ai toute confiance à la police pour retrouver la trace de ceux-ci et arrêter les voleurs."

Cela le perturbait toujours, il avait cette étrange sensation que cet homme avait quelque chose à cacher, et cela ne lui plaisat qu'à moitié vu les circonstances de l'incident. C'est pourquoi avant d'écouter quoi que ce soit, il voulait en avoir le coeur net.

"Autant mettre toutes nos cartes sur la table, et se dire les choses avec franchise. Je n'aimerai pas découvrir que vous m'avez menti pour mieux m'embobiner. Qui êtes-vous ? Un journaliste ?"

Kojiro venait de se présenter à l'homme derrière le bureau. Comme il l'avait deviné, il s'agissait bien du directeur de l'Institut qui l'invita alors à entrer dans la pièce. Le jeune homme s'éxécuta alors et referma la porte derrière lui avant de rejoindre le directeur de l'établissement.

Pas de soucis, je comprends. Ce n'est pas une période facile pour vous en ce moment.

Kojiro pouvait parfaitement comprendre que la fin de l'année donnait lieu à une grande quantités de paperasses avec la remise des résultats, les recours de ceux contestant ceux-ci, mais également tout les papiers habituels, sans compter en plus ceux en rapport à l'enlèvement des Pokemon de certains étudiants. S'installant ensuite sur la chaise faisant face au bureau, Kojiro écouta alors l'homme qui se montra cependant sceptique sur les intentions du jeune homme. Ce qui était tout à fait normal car il tombait un peu de nulle part. Mais bon, bien qu'il avait envie de lui dire la vraie raison de sa présence, Kojiro ne le pouvait pas tant qu'il n'était pas certain que l'homme était de confiance, au risque de griller sa couverture. Néanmoins, il pouvait quand même lui dire une partie de la vérité sans pour autant trop lui en dévoiler.

Non, je ne suis pas un journaliste, loin de là, je ne suis qu'un simple dresseur qui arpente les différentes régions pour découvrir celles-ci et les Pokemons qu'elles abritent. Mais il y a de cela quelques mois, ma soeur et plusieurs de ses camarades se sont fait volés ses Pokemons au sein de son pensionnat à Kanto par la Team Rocket. La police s'est bien sûr chargée de l'enquête, mais il s'est avéré par la suite que les forces de l'ordre comptait des membres de cette organisation dans leurs rangs, dont l'un de ceux qui était chargés de l'enquête sur ce vol. Par conséquent, vous comprendrez donc que de mon côté, je n'ai aucune confiance dans la police, la Team Rocket pouvant avoir également infiltré celle de Pokorelle. Donc, si je suis venu ici, c'est un peu dans l'espoir de pouvoir peut etre trouver une piste en combinant nos informations sur ces deux vols afin de pouvoir retrouver les Pokemon enlevés.

Le vol à Kanto avait bien eut lieu il y a quelques mois de cela, et avait même fait l'objet d'un court article dans le journal. Néanmoins, le jeune homme n'avais aucune soeur s'y trouvant, il n'avait d'ailleurs même pas de soeur. Mais afin de pouvoir protéger sa couverture, il se l'était inventée pour pouvoir créer quelque chose l'attachant à cette affaire. Il espérait alors que le directeur soit convaincu par ce qu'il venait de lui raconter et qu'il serait d'accord de lui dire tout, ou du moins une grosse partie, sur ce qu'il savait sur le vol orchestré dans son établissement.

L'entretien débutait tout juste dans le bureau du directeur. Celui-ci après s'être excusé pour le désordre des papiers sur son plan de travail, rentra immédiatement dans le vif du sujet, et surtout joua cartes sur table vis à vis de son interlocuteur. Cet homme qui faisait tant de mystères ne lui inspirait pas confiance pour le moment, et Diamond voulait en avoir lr coeur net. Il le prévint donc qu'il n'était pas homme à se laisser berner ou manipuler si facilement. Il se montra donc particulièrement attentif aux argument de ce Kojiro qui se disait simple touriste, venu le rencontrer parce que sa soeur et lui auraient été victime d'un vol de pokémons perpétrés par la mafia Rocket il y avait quelques mois de cela.

Le directeur prit quelques longues minutes pour réfléchir et analyser les explications que le jeune homme blond venaient de lui apporter. Il était certain et même plus que probable que les organisations mafieuses, telles que la Team Rocket, avaient les fonds et le moyens suffisants pour infiltrer des places aussi importantes que la politique et la justice. Sur ce point, Daï ne pouvait pas remettre en doute cette partie de l'histoire. Se pouvait-il qu'il fut une des victimes de ces malfaiteurs, c'était là aussi une réelle possibilité. En revanche, son récit sur le fait qu'il était là en simple touriste résonnait faux aux oreilles du directeur... Il prit donc la décision de rester prudent quant aux éléments qu'il donnerait à cet homme, et prit le parti de ne pas lui faire part de ses doutes, pour le moment.

"Je veux bien vous croire, et suis même sûr que des sbires de cette team ont pu intégrer les hautes sphères de la région. Après je ne sais pas ce que vous attendez de moi exactement, mais comme je vous l'ai dit, je n'ai aucunement l'intention de me substituer à l'enquête policière, à moins d'y être vraiment contraint, si cela constituait une menace directe pour cet établissement, et ses occupants."

Daï sortit de la pile de dossiers la plus à droite, une chemise cartonnée de couleur rouge, où il avait soigneusement glissé les dossiers d'inscription des trois jeunes filles qui avaient subi le vol, ainsi qu'une copie de la plainte déposée auprès de la justice. Il l'ouvrit et posa les trois fiches devant lui, chacune contenant les données personnelles des étudiantes avec leurs photos, mais aussi quelques éléments sur leurs pokémons disparus.

"Je ne sais pas de quelle façon s'est passé le vol quand vous étiez à Kanto, mais ici il n'y a malheureusement pas de témoin qui a pu certifié qu'il s'agissait bien des Rockets, si ce n'est ce fourgon que j'ai vu s'éloigner par la fenêtre, je ne saurai même pas vous dire combien ils étaient. Dans tous les cas, nos pauvres étudiantes sont inconsolables depuis cette nuit là..."

Le jeune directeur poussa vers Kojiro les quelques photos des jeunes filles avec leurs pokémons. L'une d'elle blonde aux yeux verts tenait un goupix dans ses bras. La seconde brune en tenue de sport courait sur une piste d'athlétisme accompagnée par un lucario. La dernière jeune fille aux cheveux courts et châtains, lisait un livre avec une muciole sur l'épaule.

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